Lorsqu’en 1996, l’Office scolaire universitaire international (OSUI) ouvre ses premiers établissements au Maroc, tout est à faire : les emprises à trouver, les bâtiments à construire ou investir, une organisation à mettre en place « ex nihilo », la première puis les rentrées suivantes à réussir. Quinze ans plus tard, le premier bilan, établi sur la naissance d’une vraie réputation, fait aussi apparaître des lacunes, notamment dans les équipements et les fonctions qu’ils hébergent. Parmi ces derniers, le CDI est un peu le parent pauvre : locaux insuffisants et inadéquats à une réelle ambition culturelle, personnel dévoué mais inégalement accompagné depuis l’origine pour accomplir sa mission, impression générale que l’information et la documentation demeurent, au contraire des instructions officielles et des objectifs affichés par l’OSUI, excentrés par rapport aux priorités : l’élève, le processus de construction de ses connaissances, son orientation et son accompagnement personnalisé. Tout se passe comme si la réussite était passée devant la culture. Comment aller plus loin sans mettre en évidence la fragilité de l’édifice ?
Ce manuel de politique documentaire naît de cette urgence. Car en 2010-2011, la priorité donnée aux médiathèques scolaires de l’OSUI est à l’origine d’un véritable projet global, touchant la réhabilitation et l’aménagement de lieux nouveaux, une approche renouvelée des emplois et des personnels affectés à la documentation, une conception de la médiathèque au service du projet de l’établissement. D’une certaine façon, le diagnostic est tellement clair et rapide que l’effet de « table rase » joue positivement. Les personnels concernés se mobilisent immédiatement avec leur encadrement, le siège programme les moyens de la politique souhaitée. Il désigne Clotilde Chauvin, ex-documentaliste rattachée au CRDP d’Aix-Marseille comme chef de projet. Le document qu’elle rédige en guise de feuille de route de l’expérience montre que ce discours de la méthode la conduit elle-même à concevoir une approche complète à la fois pédagogique, didactique, technique, humaine dont on peut penser aujourd’hui qu’elle éclairera ceux des établissements qui sentent le besoin de repenser leur CDI." (Extraits de la préface de Jean-Christophe Deberre). Publication : mars 2013
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