Cinq jours de mobilisation eco-citoyenne
Pour cette troisième édition de notre semaine éco-citoyenne, le Forum pédagogique de la Mission laïque française illustre la mobilisation de la communauté éducative mlfmonde.
A l’heure où l’urgence de la prise en compte du dérèglement climatique n’est plus une option, les actions pour notre planète se multiplient dans les établissements scolaires à travers le monde.
Qu’elles soient individuelles, en groupe, institutionnelles, à l’initiative des élèves ou des adultes de l’école, nous vous proposons, pour cette semaine de l’éco-citoyenneté de la Mission laïque française, un tour d’horizon de certains projets, initiatives et actions mis en place dans plusieurs pays.
Après avoir posé les bases scientifiques en amont afin de comprendre les enjeux et l’importance de la prise en compte de ces questions dans nos écoles, cest un voyage à travers le monde que fut proposé.
Voyage qui s’est achevé dans les forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée à la rencontre d’un chef papou de la tribu des Hulis qui a interrogé la possibilité d’une voie entre progrès et préservation de la nature.
Du 14 au 18 novembre 2022, des interventions furent proposées et conduites par des élèves et des chercheurs de renom. C’est près de 1250 personnes du réseau mlfmonde et d’ailleurs qui ont participé à cette semaine éco-citoyenne !
Le programme de la semaine éco-citoyenne
La République des Objectifs du Développement Durable est un projet collectif, créatif et ludique permettant aux élèves de transformer leur école en micro-État durable.
Tout au long du processus de transformation, ce sont les élèves qui décident et entreprennent en fonction des 17 ODD.
Pendant 2 ou 3 journées scolaires, sur le territoire de l’école, tous les élèves développent en équipe leurs propres activités sociales, économiques et environnementales. Les élèves adorent cela, car ils vendent, achètent, apprennent et interagissent énormément dans cet état autoproclamé.
Quelques mois auparavant, les élèves auront décidé du mode d’organisation de cet État : élections, convention citoyenne, lois, monnaie locale, impôts, etc.
Dans cet État, on pourrait, par exemple, acheter des vêtements d’occasion, manger des produits de la région, se former aux premiers secours, apprendre à réparer son vélo, construire un poulailler, être l’avocat de la nature, boire un thé dans une herboristerie, …
Offrons à nos élèves un grand espace de création pour ouvrir le champ des possibles du Développement Durable.
Afin d’avoir une vue d’ensemble, les mesures prises dans cet État pourront être affichées sous la forme du modèle de la République des ODD : la porte de l’économie durable, le plancher social et le plafond environnemental.
Cette transformation est basée sur l’intelligence collective où les élèves doivent coopérer pour bénéficier des compétences de chacun.
Des doutes apparaîtront, des erreurs seront parfois commises, mais au final, l’analyse de ce projet permettra à la communauté scolaire de progresser sur la voie de la durabilité.
Cette session est présentée avec des élèves.
Avec Guillaume Chevallier, enseignant de sciences physiques au Lycée Franco-Allemand à Fribourg (Allemagne) et organisateur du forum hebdomadaire « 12 at 12 For The Planet »
L’homme est-il réellement devenu une force d’ampleur géologique – qui embarque avec lui le système Terre dans son ensemble ? Les écosystèmes d’effondrent-ils, et si oui, la civilisation les suivra-t-elle ?
Il semblerait en effet que nous soyons en train de créer les conditions d’un changement de la biosphère brusque, irréversible… et insoutenable. Mais des voix s’élèvent, contradictoires.
Qu’en pensent, parmi elles, les communautés scientifiques ? Préférant les savoirs géo scientifiques à l’agitation sociale, nous iront y voir de plus près et mèneront notre enquête au cœur des savoirs scientifiques avec à la clé des réponses aux plus vives questions du temps présent. A nous ensuite, à partir de l’état des lieux de notre planète d’interroger et de bousculer les modèles sociaux et économiques qui y ont conduit. Il s’agira alors d’apprendre à replacer le politique et les générations futures au cœur de nos sociétés pour… changer le monde. Ni plus, ni moins.
Cette session sera présentée avec des élèves.
Avec Nathanaël WallenhorstIl, docteur en sciences de l’éducation, en sciences de l’environnement et en science politique.
Il travaille comme enseignant-chercheur à l’UCO. Il a écrit et dirigé une quinzaine d’ouvrages, dont L’Anthropocène décodé pour les humains (Le Pommier, 2019), Éduquer en Anthropocène (dir. avec Pierron, Le Bord de l’eau 2019), La Vérité sur l’Anthropocène (Le Pommier, 2020), Mutation – L’aventure humaine ne fait que commencer (Le Pommier, 2021), Qui sauvera la planète ? (Actes Sud, 2022). Il a dirigé le Handbook of the Anthropocene avec Christoph Wulf (qui rassemble 300 contributions pour Springer-Nature, parution en 2023), un travail qui se prolonge actuellement avec la direction d’une Encyclopedia of the Anthropocene. Il dirige des collections autour de l’Anthropocène chez différents éditeurs (Springer-Nature, Peter Lang, Le Bord de l’eau, Le Pommier).
Selon les agences internationales spécialisées, avec une espérance de vie à la naissance de 75 ans, et des projections écologiques fortement inquiétantes, l’angoisse de la jeunesse actuelle face à l’avenir s’impose comme un sujet de société.
Les rêves d’avenir de la jeunesse seront contraints par les limites d’un monde physique aux ressources épuisables, par les instabilités climatiques qui sont dores et déjà enclenchées, et par le peu d’années qu’il nous est donné pour transformer les sociétés (émissions net zéro 2050 et -50% en 2030). Les risques climatiques et les souffrances humaines associées sont connus et de mieux en mieux documentés.
Chaque adulte, chaque parent, chaque personne impliquée dans l’instruction et l’éducation des jeunes peut avoir envie de bien comprendre la nature de l’anxiété des jeunes, mais aussi de bien comprendre en quoi demain ne sera pas comme hier et de connaître la panoplie des changements qui seraient souhaitables ou non pour assurer une planète vivante et vivable.
- Que sait-on de l’éco-anxiété chez les jeunes ? Quelle attitude adopter ? Comment l’écouter ?
- Comment protéger la santé des jeunes ? Quelles réponses, soutien et moyens leur apporter ?
Nous ferons un état des lieux des connaissances en matière de santé mentale.
Comment en tant qu’adulte, s’inscrire dans ces défis lourds et complexes, avec les jeunes, avec la communauté scolaire, et avec l’école ? Nous ferons un point sur les compétences disponibles, comment les acquérir et les meilleures pratiques applicables en milieu scolaire.
Avec Aloïs Gallet, co-fondateur avec Alexa Camargo d’EcoNova Education, organisme à but non lucratif fondé à Vancouver – Canada. Depuis 2016, la mission d’EcoNova est de contribuer à l’éducation à l’environnement et au climat de toute une génération de futures citoyens, en offrant des ateliers pédagogiques, des formations aux enseignants et des ateliers de mise à niveau pour les parents.
La Climate Academy est un programme extrascolaire développé à l’école européenne de Bruxelles 2 par deux enseignants de philosophie et de biologie.
Le programme s’étend sur les deux dernières années du secondaire durant lesquelles les membres acquièrent une bonne compréhension systémique de la crise environnementale globale qu’ils mettent ensuite au service d’un engagement citoyen. Cela développe ainsi des compétences propres à l’entrepreneuriat.
La Climate Academy vise à combler les faiblesses des programmes éducatifs qui n’offrent bien souvent que des éléments fragmentaires et dispersés de compréhension des enjeux majeurs de destruction de la biodiversité, de l’extraction des ressources et du changement climatique.
La Climate Academy est soutenue par des scientifiques spécialistes de ces thématiques, qui valident et fournissent des données scientifiques actualisées et fiables disponibles notamment sur l’application Cutx%.
Le contenu de la climate academy a inspiré l’élaboration d’un programme officiel de cours qui devrait être proposé aux élèves des écoles européennes dès la rentrée 2023.
Cette session sera présentée avec des élèves.
Avec Nicolas Duquenne, enseignant de biologie à The European School of Brussels II (EEB2), co-concepteur de la Climate Academy
Lors de notre rencontre, nous vous expliquerons ce qui existe déjà à EB (un jardin, des poules) et pourquoi EB s’est engagée à suivre le programme Eco-School .
Nous vous détaillerons comment ce programme engage les jeunes d’aujourd’hui pour protéger la planète de demain. Si vous êtes curieux. Si vous aussi, vous avez en tête de vous lancer dans ce projet. Ou si vous débutez comme nous. Nous serons ravies de partager, discuter avec vous de nos débuts !
Cette session sera présentée avec des enseignant.es de l’école et des élèves.
Avec Elodie Resurreccion, coordinatrice pédagogique de l’École Bilingue de Berkeley et Heather McWhinney et Jean-Marie Lepelletier, enseignants à l’École Bilingue de Berkeley
La Papouasie Nouvelle Guinée est un sanctuaire de biodiversité qui accueille la troisième plus grande forêt primaire du globe. Jusqu’à une date récente, le pays était un important exportateur de bois exotiques dont l’exploitation excessive menaçait gravement l’environnement.
En quelques années, beaucoup de choses ont changé sous l’impulsion d’un nouveau gouvernement et grâce aux initiatives nombreuses des populations locales. Mundiya Kepanga a longtemps contribué, comme lanceur d’alerte à portée internationale, à initier ces changements. Il en est aujourd’hui l’observateur attentif, mais aussi un acteur local enthousiaste. C’est pourquoi il nous propose de nous interroger sur l’éventualité d’une voie entre progrès et préservation de l’environnement.
Avec :
- Mundiya Kepanga : considéré comme l’un des leaders de sa communauté, Mundiya Kepanga est un chef papou respecté de la tribu des Hulis de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il est un enfant de la forêt, né sur le tapis de feuilles d’un ficus séculaire. À la façon d’un conteur traditionnel, il partage son amour de la forêt avec poésie et dévoile l’étendue de la déforestation qui s’est dramatiquement accélérée dans son pays au cours des dernières années. Par ses interventions et sa participation au film documentaire Frères des arbres, il contribue à la mobilisation internationale pour lutter contre la déforestation.
- Marc Dozier (traduction) : photographe, réalisateur et fixeur, Marc Dozier consacre l’essentiel de son travail à la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Son travail a donné lieu à la publication de nombreux livres et à la réalisation de documentaires.