Ce rapport, présenté lors des instances du 21 janvier 2021, décrit l’activité des associations composant le réseau mlfmonde (Mlf, OSUI, MLCI, OUI) pour l’année scolaire 2019/2020.
2020 : une année pas comme les autres pour le réseau mlfmonde
On retiendra de l’année 2020 qu’elle fut hantée par la COVID-19 ; à supposer que l’épisode viral soit bientôt derrière nous, il aura modifié l’école traditionnelle. Le réseau scolaire extérieur n’a pas échappé à la règle commune : dès février les écoles d’entreprise en Chine étaient fermées ; en mars, tout le réseau passait en mode d’enseignement à distance.
Véritable épreuve pour tous les systèmes scolaires qui reposent encore sur le face-à-face quotidien entre professeurs et élèves, la pandémie a précipité notre communauté éducative d’une part dans les filets du numérique, dont personne dès lors ne se hasardait à critiquer les défauts puisqu’il s’imposait comme seul recours, d’autre part dans un dialogue parfois abrasif avec les familles, du fait de l’insatisfaction procurée par la faible convenance, au départ, de l’enseignement à distance avec les plus petits qui sont aussi les moins autonomes.
Très vite, est apparu un phénomène inédit, celui d’une « négociation à la carte » par certains parents du coût d’une école qui n’était plus, et pour cause, ce qu’elle est habituellement.
Pourtant, l’enseignement à distance mobilise les mêmes ressources humaines et même bien davantage qu’en mode normal. Heureusement, la reconnaissance des parents pour les enseignants a souvent et justement prévalu dans le bilan qu’a fait de la période de confinement notre réseau associatif.
Que faut-il retenir pour l’avenir ? Evidemment, les effets économiques et financiers de la crise sanitaire se font évidemment déjà sentir sur l’enseignement qui, à l’étranger est payant et donc très sensible aux variations des contextes ; ces effets seront durs et durables ; c’est ce qui oblige l’association à penser des modes alternatifs de développement de son réseau, par la formation des personnels d’éducation notamment. Mais d’autre part, la Mlf qui s’était de longue date familiarisée avec lenumérique pédagogique, qu’elle juge facteur d’initiative et de forte responsabilité des enseignants, a immédiatement compris que leur métier, justement n’était plus le même : enseigner à distance, ce n’est pas faire la même classe à distance, c’est la réinventer.
Nous avons forcément basculé dans une nouvelle ère, sans doute irréversible, celle d’un métier capable de gérer l’apprentissage des élèves en présence et à distance et il n’est pas certain que cela nuise à la construction de l’autonomie de l’élève, bien au contraire. La crise sanitaire a finalement montré que l’organisation scolaire doit évoluer pour être immédiatement réactive, dotée d’une communication perfectionnée facilitant le contact immédiat avec tous et les parents d’abord ; mais elle doit aussi être capable de penser la transmission pédagogique dans des modes variés, tout en restant la base de ressource, de rencontre, de culture commune sans laquelle la distance engendre un risque de déperdition, et de la cohérence et des relations humaines, qui sont la base de l’enseignement.
La technique ne remplacera pas l’école dans sa dimension humaine et sociale : retour de confinement, la joie des retrouvailles est manifeste, partout ; retour de confinement pourtant, ce qui n’est pas partout advenu loin s’en faut, n’oublions pas la leçon du jour d’avant, et pour cela, dans chaque établissement il faut absolument comprendre ensemble ce qui s’est passé, en faire culture commune, car les faits sont têtus.
Avant-propos du rapport d’activité par François Perret, président de la Mlf et Jean-Christophe Deberre, ancien directeur général