Forte de son expérience d’acteur pionnier de l’enseignement français à l’étranger depuis plus de 120 ans, la Mission laïque française lance un colloque en ligne « La Maternelle mlfmonde », ouvert à tous les personnels du réseau mlfmonde et de ses académies partenaires (Dijon, Normandie, Paris, Poitiers, Reims).
Ce colloque s’inscrit dans un plan maternelle ambitieux qui a pour objectif de préserver l’attractivité de ces premières années de scolarisation, dans le contexte très concurrentiel de l’enseignement à l’étranger. Il vise à inscrire le cycle 1 dans un continuum éducatif spécifique, solide et ambitieux, et résolument interculturel et international.
Il est le fruit d’une mobilisation sans précédent de l’ensemble du réseau mlfmonde autour de l’école maternelle, en faveur d’un engagement international pour la réussite de nos élèves, futurs citoyens du monde.
Les 4 piliers de la pédagogie
- Des apprentissages solides au sortir de la maternelle
- Bien être pour bien apprendre
- En route vers le trilinguisme
- Une culture professionnelle de la relation partenariale avec les parents
À partir de ces priorités, chaque établissement en pleine responsabilité du réseau mlfmonde est invité à décliner son propre “plan maternelle” en fonction des spécificités de son contexte, son public et de construire les environnements éducatifs de qualité pour améliorer la première expérience de l’école pour l’enfant et ses parents : pédagogie, ressources humaines, équipements éducatifs…
Afin d’accompagner cette mise en œuvre, la Mlf a proposé un colloque constitué d’une série de 8 webinaires, approfondissant les différents piliers, assurés par des intervenants experts reconnus.
D’une durée d’une heure, chaque webinaire ménage un temps d’échanges avec les participants.
Neuropsychologue, spécialiste du développement de l’enfant et de l’adolescent, Hervé Glasel a consacré ces 15 dernières années au dépistage et à la prise en charge des élèves présentant des troubles des apprentissages. Fondateur du CERENE, centre de diagnostic et réseau d’écoles dédiées aux élèves « dys », il étudie les enjeux concrets de la prise en charge de ces enfants et de l’inclusion scolaire réelle telle que vécue par les élèves, les parents et les enseignants.
Présentation
En bientôt 20 ans en France, le nombre d’enfants déclarés en situation de handicap bénéficiant d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS) en classe a été multiplié par trois, passant de 125 000 à 450 000 enfants. C’est sans compter les plans d’accompagnement personnalisé (PAP). L’enjeu de la prise en charge scolaire des enfants à besoins pédagogiques particuliers est donc devenu majeur, mettant à l’épreuve institutions scolaires et personnels. La question de la mise en place des adaptations et de la différenciation pédagogique en inclusion, sans parler des problématiques liées au rôle de l’accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH), est donc devenue brûlante. Le continuum entre difficulté scolaire et troubles des apprentissages crée un défi supplémentaire dans l’accueil de tous les enfants.
Éducatrice depuis 35 ans, Marie-Pierre Carlotti
a passé la majeure partie de sa carrière dans l’éducation internationale aux États-Unis, occupant un poste de direction au Lycée international franco-américain de San Francisco. Actuellement représentante de la direction générale de la Mlf pour l’Amérique du Nord, elle est à la disposition du vaste réseau d’écoles franco- américaines d’Amérique du Nord affiliées à la Mission laïque française, notamment en matière d’interculturalité, de plurilinguisme et d’innovation en éducation.
Présentation
Pourquoi et comment cultiver de manière délibérée des relations avec les familles de nos élèves ? Dans un contexte dans lequel les familles interrogent l’école de plus en plus fréquemment, et revendiquent parfois un droit de regard sur l’éducation de leurs enfants, la confiance et le soutien des parents ne peuvent plus être tenus pour acquis. Dans le climat contemporain de l’éducation, la relation avec les familles est parfois tendue, toujours complexe, et il est devenu capital de lui accorder l’importance qu’elle mérite, parce que les parents sont nos partenaires éducatifs et parce des ponts solides entre l’école et la famille soutiennent la réussite de l’enfant. De plus, ce sont les parents qui donnent de la valeur à l’éducation que nous dispensons et qui parleront en termes élogieux de nos établissements. La combinaison d’une stratégie efficace et d’un message convaincant s’impose pour démarquer nos écoles des autres propositions éducatives, dans un environnement de plus en plus compétitif. Cette présentation se propose d’explorer les stratégies d’accueil, d’accompagnement et de communication qui permettront le développement et la consolidation d’un partenariat productif avec les familles.
Véronique Boiron est maîtresse de conférences en sciences du langage, chercheuse à l’Université de Bordeaux (laboratoire LaB E3D), formatrice à l’INSPÉ de l’académie de Bordeaux, membre du comité scientifique de l’AGEEM (Association Générale des Enseignants des Écoles et des classes Maternelles publiques).
Présentation
La conférence proposera, d’une part, des apports de la recherche sur ce qu’est le langage, le rôle des interactions langagières orales en maternelle, les difficultés de bon nombre d’élèves avec les usages scolaires du langage et, d’autre part, des réflexions didactiques et des pistes pédagogiques pour le cycle 1.
Éric Fleurat est inspecteur de l’Éducation nationale basé à Allonnes, ville appartenant à Le Mans Métropole (Sarthe) et labellisée Cité éducative. Convaincu du rôle central du « bien-être » dans la disponibilité aux apprentissages, il a impulsé sur sa circonscription une action intitulée « Apprendre Au et Du Dehors (A²D²) ». Celle-ci met en synergie les dimensions sociales, individuelles et pédagogiques pour développer chez les élèves de 2 à 11 ans, l’adaptabilité et le plaisir d’apprendre. Il développe les aspects théoriques d’une approche du bien-être, sa genèse et ses effets dans une publication intitulée La place de l’affectif dans les apprentissages (POp éditions, 2013).
Présentation
Enfants d’hier, enfants d’aujourd’hui : dans une société qui évolue, Éric Fleurat revient sur l’expérimentation de la classe dehors, qu’il a largement déployée sur sa circonscription, avec ici un focus sur la maternelle. Comment « Apprendre Au et Du Dehors » : il livre les conditions de sa mise en place. L’objectif est de répondre à trois préoccupations : l’enfant et ses émotions, l’enfant et les autres et les implications que le bien-être peut avoir dans la disponibilité pour les apprentissages. Car se sentir bien, avec soi et avec les autres permet de mieux apprendre. Éric Fleurat fait le pari de la reconnexion avec la
nature, une pratique qui conduit l’enseignant à un nouveau positionnement. La présentation s’appuiera sur les trois phases dans la fréquentation de l’environnement naturel : l’être social, le sujet, l’apprenant. Elle développera également deux phases pour mettre à profit les bienfaits de l’environnement naturel : R-MART (acronyme créé par Éric Fleurat et Marie-Hélène Oger, qui préconise la rencontre, l’exploration et le jeu, avant la démarche d’investigation) et le langage et la compréhension à l’école maternelle.
Alain Bentolila est professeur de linguistique à l’Université de Paris-Cité. Il a fondé et préside, depuis novembre 2010, le Centre international de Formation et d’Élaboration de Dispositifs pour les Maîtres (CIFODEM). Il est officier de la Légion d’honneur, des Arts et des Lettres et de l’ordre du Mérite national. Il a obtenu le grand prix d’Académie française pour son livre De l’illettrisme en général et de l’école en particulier.
Présentation
Il nous faut refuser que le destin scolaire de certains enfants soit programmé dès six ans. Ce défi exige une démarche pédagogique explicite pour chacun des cinq objectifs assignés à l’école maternelle :
1| vivre et découvrir comment on comprend un texte lu par la maîtresse ;
2| vivre et comprendre l’organisation et le fonctionnement du lexique ;
3| vivre et comprendre l’organisation des phrases ;
4| vivre et comprendre les droits et devoirs de la communication orale ;
5| accéder à la conscience phonologique.
Alex de Carvalho est maître de conférences en psychologie du développement à l’Université Paris Cité, auprès du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’Enfant (LaPsyDÉ), partenaire de la Mlf. Il a obtenu en 2017 le titre de docteur en sciences cognitives à l’École Normale Supérieure, sous la direction d’Anne Christophe. Alex a ensuite effectué un post-doctorat dans le département de psychologie de l’Université de Pennsylvanie (UPenn – USA), sous la direction du Pr. John Trueswell. Les recherches qu’il a développées explorent de nombreuses facettes du développement du langage, sa compréhension, sa production et sa représentation, ainsi que leurs relations avec d’autres aspects non-linguistiques du développement cognitif de l’enfant et avec la compréhension de la lecture.
Présentation
Le langage est un outil essentiel pour plusieurs apprentissages de la vie et il est un élément clé du développement cognitif de l’enfant, de son éducation, et de sa réussite scolaire. Mais comment pouvons nous favoriser l’apprentissage du langage et aider les enfants en difficulté ? Cette communication se propose de présenter les grands principes provenant de la recherche scientifique en acquisition du langage qui peuvent être utilisés dans le monde réel pour améliorer les compétences langagières chez les jeunes enfants qui sont exposés à une ou plusieurs langues.
Stéphanie Mazza est professeure de neuropsychologie à l’INSPÉ de l’Université de Lyon 1. Elle est membre du Conseil Scientifique
de l’Éducation nationale (CSEN), spécialisée
dans la recherche sur le sommeil et la vigilance,
au laboratoire de recherche sur la performance
des soins (RESHAPE) rattaché à l’Inserm et à
l’Université de Lyon 1. Ses travaux cherchent à faire le lien entre sommeil et performances. Elle s’intéresse plus particulièrement à l’impact du manque de sommeil sur les performances cognitives : mémorisation, attention, gestion du stress. Elle dirige un projet de recherche évaluant l’implication du sommeil et de ses troubles dans les apprentissages des enfants et adolescents. Elle a co-construit avec des professeurs des écoles un programme d’éducation au sommeil pour les enfants du primaire.
Isabelle Goubier est inspectrice de
l’Éducation nationale en charge de
l’école maternelle et de la lecture
pour l’académie de Paris. Elle participe à différents groupes de travail du Conseil Scientifique de l’Éducation nationale
(CSEN) et accompagne la Dgesco dans la mise
en place du plan lecture national. Dans le cadre de l’école maternelle, elle développe le laboratoire d’expérimentations Cap Maternelle dans différents contextes scolaires aux côtés de chercheurs tels que Stéphanie Mazza et Ghislaine Dehaene du CSEN, Grégoire Borst du LaPsyDé et en lien avec la collectivité territoriale de Paris. Ce laboratoire d’expérimentations a vocation à déterminer les meilleures conditions d’épanouissement et d’apprentissage des enfants de 3 à 5 ans, avant leur entrée à l’école élémentaire.
Présentation
Stéphanie Mazza et Isabelle Goubier dialogueront sur la thématique du bien-être pour bien-apprendre et du bien-apprendre pour bien-être. Comment la science vient éclairer les questions pédagogiques et didactiques ? Comment l’école se saisit et traduit en gestes professionnels les résultats de la science ? À l’appui des premières années du laboratoire Cap Maternelle (académie de Paris) dans des milieux culturels et sociaux divers, elles exposeront les premiers effets observés sur les élèves, la communauté éducative, les familles et les actions encore en cours de recherche.
Christophe Marsollier est docteur en sciences de l’éducation et inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche. Son expertise porte sur l’éthique de la relation pédagogique, l’attention aux vulnérabilités, les espaces de parole et les compétences psychosociales. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur ces sujets.
Présentation
Le bien-être étant étroitement dépendant de la satisfaction des besoins fondamentaux de l’enfant, la qualité de la relation éducative et pédagogique au cycle 1 engage une attention toute particulière de l’enseignant à cet égard.