Mission laïque française

Conseil d’administration et assemblée générale Mlf/OSUI

Instances Mlf-OSUI juin 2016

Les instances de la Mission laïque française (Mlf) et de l’Office scolaire et universitaire international (OSUI) se sont tenues mardi 28 juin à Paris, pour arrêter les prévisions pour l’année scolaire 2016-2017. Le nouveau président François Perret, assisté de la trésorière générale Sylvie Esparre et du directeur général, Jean-Christophe Deberre, a évoqué une situation globalement satisfaisante du réseau mlfmonde, étayée par des éléments plus rassurants que l’an dernier concernant les pays les plus touchés par la crise économique ; elle est néanmoins marquée par une vigilance accrue sur les écoles d’entreprise qui subissent de plein fouet la réduction des frais généraux des grandes compagnies exportatrices.

39209 élèves attendus dans les établissements en pleine responsabilité de la Mlf  (EPR) pour la rentrée 2016

Les perspectives dégagées pour l’année à venir sur l’ensemble des établissements en pleine responsabilité, qui constituent le cœur de l’activité de la Mlf et de l’OSUI, sont globalement positives en terme d’effectifs scolarisés. Au total, les prévisions s’élèvent à 39209 élèves à la rentrée 2016, soit un peu plus de 4% de croissance par rapport à 2015 et 14% de croissance sur 5 ans. Des différences substantielles sont néanmoins à relever entre les différentes géographies d’implantation de nos écoles.

En Espagne, la crise économique et financière avait laissé craindre ces dernières années deux types de difficulté : une éviction de certaines familles pour des raisons économiques, et un moindre afflux d’élèves dans les petites classes de maternelle. Bien que les équilibres financiers soient encore loin d’être atteints, les résultats en terme d’effectifs s’améliorent grâce à l’action conjuguée du siège et des établissements et notamment à une attitude proactive en matière d’études de marché et d’actions de communication.

Au Liban, qui évolue dans un contexte géopolitique et économique régional incertain, les établissements sont aussi face à une concurrence vive du modèle anglophone.  La Mlf a réaffirmé sa confiance dans le pays en décidant la restructuration du grand lycée de Beyrouth désormais en voie d’achèvement. Dans ce contexte, François Perret a insisté sur la solidarité « plus nécessaire que jamais » entre la Mlf et son association sœur l’AFLEC.

Au Maroc, les effectifs des établissements de l’OSUI augmentent de façon importante – + 35% en 5 ans – notamment cette année grâce à l’ouverture à la rentrée prochaine, du nouveau site du lycée Louis-Massignon, qui accueillera bientôt au total 4000 élèves à Casablanca, devenant ainsi l’un des plus gros établissements français de l’étranger.

Les prévisions sont optimistes pour les établissements hors réseau : le lycée Guébré-Mariam d’Addis-Abeba (Ethiopie) notamment affiche un retour à la croissance avec près de 1800 élèves, permettant d’envisager une restructuration profonde du site. A Bahreïn, la demande est telle qu’une seconde tranche de travaux est engagée après une première extension des bâtiments. Aux Etats-Unis, Dallas International School, de mieux en mieux identifiée dans son environnement américain, a pris son essor avec une évolution du quart de son effectif depuis 2011. L’école de Florence (Italie) renoue aussi avec une dynamique de croissance et le lycée Mermoz d’Abidjan (Mission laïque Côte d’Ivoire) respectant parfaitement le plan de développement qui lui était assigné, accueillera plus de 1800 élèves à la prochaine rentrée, son maximum étant prévu à 2600 élèves deux ans après.

 

Un point délicat : les écoles d’entreprise

Les entreprises, notamment dans le secteur des hydrocarbures, sont durement affectées par la crise, elles réduisent leurs frais généraux et le nombre de leurs expatriés, ce qui retentit sur le nombre des écoles d’entreprise (-4). François Perret a toutefois souligné l’activité de la Mlf pour saisir la perspective de projets nouveaux, dont deux dès la rentrée prochaine.

 

Respecter l’autonomie des établissements partenaires

En ce qui concerne le réseau des établissements partenaires de la Mlf, le président a mentionné la signature d’une convention de partenariat avec le ministre de l’Éducation nationale de la République gabonaise pour l’accompagnement pédagogique des six écoles publiques conventionnées (EPC) de Libreville, Port-Gentil et Franceville.

En Amérique du nord, zone qui concentre à elle-seule près de la moitié des écoles partenaires de la Mlf, la question de l’homologation de quelques établissements fait l’objet d’un suivi notamment sur la question de la compatibilité entre le programme français et la présence simultanée des programmes des États et du baccalauréat international. La Mlf plaide pour la reconnaissance d’une situation spécifique, sous réserve que les critères de l’homologation soient respectés ;  dans cette zone le retrait de la reconnaissance française entraînerait un effritement préjudiciable à l’influence du modèle éducatif français.

 

La formation, clé de survie des établissements homologués 

La Mlf et l’OSUI disposent de peu de personnels détachés et la formation des personnels locaux constitue une priorité. C’est pourquoi l’association met en place un système de formation locale en partenariat avec des écoles supérieures de formation des personnels de l’Éducation nationale. Des partenariats sont déjà établis avec l’ESPE de Caen pour l’Amérique du nord et avec l’ESPE de Lyon pour le Maroc. Cette question de la formation des personnels locaux constitue aux yeux des instances des deux associations un enjeu capital pour le présent et l’avenir du réseau de l’enseignement français à l’étranger et plus particulièrement pour le réseau mlfmonde.

 

Quel enseignement français à l’étranger pour demain ?

Les premiers mois de François Perret à la présidence de l’association ont été marqués par les prises de contact d’usage avec les institutions étatiques partenaires. « L’accueil chaleureux que j’ai reçu auprès des responsables confirme leur intérêt pour la contribution de la Mlf au développement de l’enseignement français à l’étranger et la volonté de l’associer à la réflexion de l’Etat sur son avenir » a-t-il partagé avec les membres de l’assemblée générale. La réunion interministérielle de novembre 2014 aura de ce point de vue marqué un réel progrès dans le pilotage du réseau de l’enseignement français à l’étranger.

Avec la direction de l’AEFE, une réflexion « sans tabou ni réserve » a été ouverte pour renforcer notre relation. Un nouveau protocole d’entente, document simple et pratique décrira nos modalités de coopération et devrait être signé d’ici la fin octobre 2016.

François Perret a par ailleurs salué l’évolution des relations entre la Mlf et le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avec lequel « tant pour ce qui concerne les détachements des personnels enseignants titulaires que sur les questions relatives à l’homologation, l’écoute, le dialogue sont aujourd’hui confiants et immédiats » pour trouver les meilleures solutions face aux contraintes. Il a également évoqué la volonté de la Mission laïque d’approfondir avec l’Etat la réflexion sur les formes que pourra prendre l’homologation à l’avenir, dans les différentes géographies de l’enseignement français à l’étranger. Jean-Christophe Deberre a poursuivi : « on observe une affirmation des souverainetés, parfois une relativisation de nos établissements dans l’offre internationale, un développement massif et majeur de l’enseignement privé dans le monde entier, qui fait que nos établissements qui étaient ici et là relativement seuls il y a encore quelques temps, ne le sont plus. » A cet égard, pour le président, les établissements français à l’étranger « portent de fait une responsabilité particulière en matière de coopération éducative ».

 

Yves Aubin de La Messuzière nommé président d’honneur

Devant les membres du bureau, du conseil d’administration puis de l’assemblée générale, François Perret a rendu hommage au président sortant Yves Aubin de La Messuzière, en saluant son engagement et sa ténacité, ainsi que la passion et la générosité qu’il a mises dans son mandat à la tête de l’association : « L’association a progressé à bien des égards. En cinq et demi, le nombre de nos établissements a crû de façon sensible, mais plus que cela, la Mission laïque française a progressé symboliquement, en terme de reconnaissance par rapport à nos interlocuteurs de l’Etat. »

Yves Aubin de La Messuzière, s’il a mis fin à son mandat d’administrateur, restera au sein de l’assemblée générale de la Mlf. Il a également été nommé président d’honneur.


Nouveaux membres du bureau de la Mlf
Xavier North (inspecteur général des affaires culturelles au ministère de la Culture et de la Communication) a été élu secrétaire général adjoint en lieu et place de François Perret, nouveau président de la Mlf. Jean Pautrot, président du Conseil Magellan de la Mobilité Internationale, ancien directeur Mobilité Groupe d’EDF remplace Guy Le Néouannic en tant que vice-président.

Composition du conseil d’administration de la Mlf
Le conseil d’administration de la Mlf accueille deux nouveaux administrateurs en remplacement de Yves Aubin de La Messuzière et Claire Brisset, sortants : Catherine Becchetti-Bizot (inspectrice générale de l’Education nationale) et Agnès Levallois (consultante spécialiste du monde arabe).

Assemblée générale de la Mlf
L’assemblée générale de la Mlf compte six nouveaux membres : Bertrand Commelin (secrétaire général de la Fondation Alliance Française), Patrick Gonthier (IEN et ancien secrétaire général UNSA-Education), Paul Mathias (IGEN, doyen du groupe de philosophie), Denis Roland (recteur de l’académie de Dijon), Martine Saïd (professeur des universités émérite de l’université Bordeaux Montaigne) et Isabelle Tardé (secrétaire générale de la FAPEE).

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