Mission laïque française

Retour sur onze années de passion et d’innovation pédagogique avec Jean-Christophe Deberre, directeur général de la Mlf

bannière - 11 ans Jean-Christophe Deberre

Après onze années de mandat en tant que directeur général de la Mission laïque française, Jean-Christophe Deberre a présenté ce jeudi 24 septembre, le bilan de son mandat aux instances de l'association, membres du bureau et collaborateurs du siège.

Jean-Christophe Deberre, onze ans au service des établissement du réseau mlfmonde

Nommé conseiller au cabinet du secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie (1997-1998), puis directeur adjoint de cabinet, chargé de mission pour la Francophonie au cabinet de Charles Josselin, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie (1998-2000), Jean-Christophe Deberre a exercé les responsabilités de chef du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Maroc (2000-2004), puis à Madagascar (2004-2005). Il rejoint en septembre 2005, la DGCID comme directeur des politiques de développement. En janvier 2008, il est nommé directeur adjoint pour l’Afrique du Programme des Nations Unies pour le Développement. 

Le 1er septembre 2009, Jean-Christophe Deberre prend la responsabilité de directeur général de la Mission laïque française et de l’Office scolaire et universitaire international.

Jean-Christophe Deberre - Mlf

Onze ans plus tard, et avant son départ le 31 octobre prochain, il livre son bilan devant les instances de l’association et les membres du siège : faits marquants, évolutions du réseau, choix stratégique… Onze années sous le signe de la rigueur, de l’excellence et d’un humanisme à toute épreuve qu’il résumera en une heure…

Retour sur les faits les plus marquants de son mandat.

Jean-Christophe deberre : « Ce qui compte, c’est l’avenir »

Loin de l’auto-récit, Jean-Christophe Deberre nous a livré, ce jeudi 24 septembre, un bilan factuel et sincère, à l’image du dirigeant qu’il a été et qu’il est depuis onze ans. En prenant le soin de remercier et de reconnaître le travail de chaque collaborateur, enseignant, personnel de direction et administratif… Mais aussi, sans négliger l’apport certain, la raison d’être, le cœur même de l’institution, parents et élèves furent aussi mis au centre de ce bilan.

D’ailleurs, comment évoquer la Mission laïque française sans parler de sa place au sein du réseau de l’Enseignement Français à l’Étranger (EFE) ? Penser ce grand réseau et le mettre face au miroir et à « la  complexité du monde actuel », ce sera, comme il l’a dit, reconnaître sa « diversité, forte elle-même d’intentions multiples, indépendantes et pourtant convergentes« .

Comme il le précise, tout cela mériterait qu’une analyse nationale/internationale conduite avec les acteurs et non uniquement par l’Etat apporte des éléments de réponse ; ensuite, on penserait aux ajustements et réformes à faire pour affronter ce qui fait peur et qui maintient le statu quo. Car elle est là la vraie stratégie : celle des fins, pas d’abord des moyens.

Promouvoir une pédagogie de la rencontre entre deux cultures

Par son histoire, celle de son père fondateur, Pierre Deschamps, la Mission laïque française a un « ADN », qu’elle respecte : l’égale dignité des cultures, le respect de l’autre dans sa langue et sa propre culture, donc la nécessité pour la culture étrangère de se reconstruire avec la culture de la société d’accueil pour y être acceptée. Pour cela, il fallait une pédagogie qui rende leur place à la langue et la culture « indigènes » et donc contribue à leur donner existence et dignité.

L’importance de cette « pédagogie de la rencontre« , ce sont les questions de plurilinguisme précoce, de mise en contexte des contenus disciplinaires, d’interculturel, de modes d’apprentissage propres à produire de l’autonomie qui sont premières et qui occupent notre institution en permanence.

Ce ne sont pas que des valeurs, de vains mots suspendus dans le ciel des idées. La Mission laïque française en a fait des leviers de sa pédagogie, notamment au travers de ses trois axes (citoyenneté, autonomie, expression) en mettant au cœur de la culture de ses établissements, l’importance de l’accueil de chaque élève, des parents et de la formation des professeurs.

11 faits, 11 dates significatives

Il aurait pu en compter davantage, mais Jean-Christophe Deberre a choisi de garder ces onze dates significatives pour lui et pour son mandat :

Il aurait pu en compter davantage, mais Jean-Christophe Deberre a choisi de garder ces onze dates significatives pour lui et pour son mandat :

  • Agadir, 17-04-2013 : décision de fusion des deux établissements AEFE et OSUI d’Agadir, un alignement unique des planètes (Etat, AEFE, Mlf/OSUI) autour d’un projet d’intérêt général ; c’est donc possible…
  • Florence : une angoisse (partagée avec Danielle Petit, notre ex-DAF) de « pauvre » habitant chez les « riches », ou comment se développer à Florence, ville où on n’a le choix qu’entre un palais ou un palais, jusqu’à la renégociation sur le loyer de 2015 avec le groupe GENERALI, grâce au réseau du président Yves Aubin de la Messuzière ; ce qui  permet d’insister sur la nécessité d’administrateurs engagés et ayant un pouvoir d’influence et un carnet d’adresse pour défendre cette maison ;
  • Le Qatar, Voltaire, 26-06-2013 : défaite de la laïcité et d’une forme de morale dans le monde EFE, un cas où la pédagogie devient servante de la politique, au prix d’une cécité coupable sur les risques de corruption de notre enseignement ;
  • De la cellule régionale de contrôle du Liban (2011) aux directions régionales d’administration, des finances, de l’immobilier et du numérique (2019): les métiers de l’encadrement type EPLE adaptés à une gestion « privée » ; faire du comptable un agent protecteur de l’établissement et du groupe associatif, faire du proviseur un véritable chef d’orchestre de la pédagogie et des RH au service de la culture de chaque établissement ;
  • L’IB, 2013-2014 un changement nécessaire des représentations sur l’EFE : un nombre croissant d’établissements à profil international fonctionneront sur plusieurs programmes ; la Mlf a pris des « coups » institutionnels pour faire prévaloir tout simplement des faits, mais les représentations ont heureusement changé ;
  • Des classes « 3 langues » (2011, Florence, 2012, OSUI) aux classes internationales : terra incognita pédagogique et audace que seule une institution associative peut oser, une prise de risque indispensable, et qui révèle le fait que notre « gamme d’usinage » scolaire française n’est pas encore préparée à des contextes plurilingues, il faut relever ce défi
  • Mermoz, ouverture 2014 : un exploit unique, voulu et financé par un gouvernement, qui relayait historiquement et reprend, fait grandir la nature biculturelle de l’établissement ;
  • L’OSUI, 25 ans, un nouvel horizon : créer un triple design pédagogique, esthétique, politique  ; nouveau pilier pour le réseau mlfmonde ;
  • Les partenariats académiques : Poitiers 2011, Paris 2012, Dijon et Reims 2014, Caen : marier pour le meilleur la France scolaire à son pendant extérieur ;
  • Oser, développer : l’accord avec le groupe AFD/PROPARCO 2020 ; accomplir le projet (renforcer le réseau des EPR, construire des établissements de nouvelle génération, à haute qualité environnementale ; créer une nouvelle écologie de la formation) ;
  • Les congrès : créer une culture commune, faire vivre la culture associative, exposer la production de l’association

Merci, Monsieur Deberre

Lors de ce bilan, Jean-Christophe Deberre, comme expliqué plus haut, a pris le soin de remercier toutes ses équipes. Il ne s’attendait pas, dans son immense humilité, à recevoir la même chose de ses pairs. Ainsi, Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France en Italie et président d’honneur de la Mlf, Jean-Pierre Bayle, ancien président de la Mlf, Samantha Cazebonne, députée dans la cinquième circonscription des Français établis hors de France, et Jean-Paul Negrel, directeur adjoint de l’AEFE ont tenu à remercier le directeur général pour son dévouement et pour leur collaboration.

François Perret, président de la Mission laïque française a aussi et non, sans émotions, remercier Jean-Christophe Deberre pour ses onze années au service de la Mlf.

C’est avec beaucoup de respect et d’affection que plusieurs collaborateurs et membres du réseau mlfmonde ont réagi sur les réseaux sociaux de l’association. Entre remerciements et fierté, ils ont exprimé au directeur de la Mlf leur admiration pour lui et pour le travail accompli à ses côtés.

Cet article ne sera pas le point final de l’histoire de la Mlf avec son directeur général. Notre association restera intrinsèquement liée à Jean-Christophe Deberre. Au-delà de son charisme et de sa vision, il su continuellement nous rappeler combien il est important de garder l’humain et la bienveillance au sein de la stratégie pédagogique.


Ici comme ailleurs, nous nous souviendrons de lui, de ce qu’il nous a transmis et de l’importance de promouvoir une pédagogie laïque, plurilingue, pluriculturelle et numérique de la rencontre entre les cultures.

(Re)voir l’intégralité du bilan présenté par Jean-Christophe Deberre

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