Tous les ans, la Mission laïque française réunit tous les acteurs qui font vivre les établissements scolaires français à l’étranger, des enseignants et représentants d’académies de France, ainsi que les représentants de ses partenaires institutionnels, publics ou privés.
Nouvelle thématique du congrès
Enseigner la vérité ? Un défi toujours renouvelé.
Cette thématique s’inscrit pleinement dans l’histoire de l’enseignement français à l’étranger. Elle est au cœur des enjeux pédagogiques portés par la Mission laïque française depuis plus de 120 ans. Grand défi de ce 21e siècle, la formation des jeunes citoyens de la planète doit pleinement s’appuyer sur le développement de leur esprit critique, sur leur capacité d’analyse et de raisonnement.
Nous vivons une période paradoxale, au moment même où la science n’a jamais été aussi présente dans la société. À l’ère de l’information en continu, de l’infobésité et de la manipulation des fake news, les conflits de vérité s’invitent dans les classes et remettent en cause l’acte même d’enseigner. Ces problématiques propres à notre époque viennent questionner notre modèle d’École, ses cours d’histoire, de SVT, de littérature, de philosophie…et imposent au monde de l’éducation d’asseoir son action autour de certaines valeurs intangibles et fondamentales (la véracité, l’authenticité, la sincérité, l’exactitude, la preuve). Dès lors, la relativisation de la notion même de vérité questionne la visée émancipatrice de l’école républicaine.
Interviendront, chercheurs, universitaires, enseignants, professionnels et acteurs de la société civile, d’horizons divers, aux expertises riches et variées issues de nombreuses disciplines et domaines (philosophie, sociologie, sciences, histoire…développement durable, éducation aux médias et à l’information, journalisme, associatif…). Des élèves et étudiants viendront également témoigner. Le congrès sera animé par Alex Goude, journaliste et animateur.
Aperçu du programme
En ouverture du congrès, le débat sera posé quant à l’enseignement de la vérité dans le cadre de l’École laïque et républicaine. Face à cette vérité de l’institution, comment appréhender la liberté d’opinion et de croyance de chacun lorsqu’elle fait irruption dans la classe ? Notre monde contemporain relativise la notion même de vérité et atomise ainsi la transmission des connaissances (la vérité existe-t-elle ou n’est-elle que subjective et relative ?). Sa force et sa faiblesse nous commandent d’asseoir notre action éducative sur des valeurs intangibles et fondamentales : la véracité, l’authenticité, la sincérité, l’exactitude, la preuve…mais aussi sur la connaissance précise de la différence entre une opinion et un fait, entre la mise en doute propre à la recherche scientifique et l’objectivité de la science.
Le deuxième jour du congrès proposera de s’interroger sur les moyens, les outils, les méthodes permettant de guider nos élèves vers leur émancipation. Comment enseigner la vérité à l’école si ce n’est en abordant les conflits de vérité, les grandes controverses, en faisant la part de l’engagement émotionnel et de l’analyse rationnelle des conflits, de l’acceptation des points de vue multiples afin de faire de ces oppositions bien réelles un fait d’enseignement ? L’appréhension de la multiplicité des points de vue à travers le plurilinguisme, l’interculturalité et également la convocation des arts comme vecteur de l’altérité, viendront enrichir les réflexions.
La dernière matinée du congrès sera consacrée à la laïcité et à son rôle dans cette quête de la vérité. En garantissant la liberté de conscience à l’école, la laïcité permet le dialogue des cultures et des opinions. L’exposition des élèves à une pluralité de croyances, d’opinions et de perspectives doit leur permettre le recul nécessaire à la compréhension de la complexité du monde, en formant leur propre raisonnement. La laïcité suffit-elle à elle seule à garantir un enseignement neutre, impartial, dans nos écoles ?