La Mission laïque française rend hommage à Hélène Waysbord, inspectrice générale honoraire de l’éducation nationale, présidente d’honneur de la Maison d’Izieu, ancienne vice-présidente de la Mission laïque française. Le président, les administrateurs, le directeur général ainsi que toutes les équipes de la Mission laïque française saluent l’engagement d’Hélène Waysbord au sein du réseau mlfmonde et présentent leurs sincères condoléances à toute sa famille.
En 2022, Hélène Waysbord nous faisait l’honneur de nous parler, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, de son rapport à l’écriture, de son travail sur la mémoire et surtout de la rencontre qui a changé sa vie.
« En 2003, j’ai eu l’opportunité d’entrer à la Mission laïque française. J’ai participé peu à peu à ses instances (conseil d’administration, bureau) en ayant l’occasion de faire aussi un rapport de mission sur les valeurs initiales et fondamentales de la Mission laïque française. On peut dire que le métier d’enseignant a été pour moi ce qui a été le plus fort jusqu’à maintenant, qui est le moment où j’ai décidé de prendre de la distance par rapport aux missions pour me mettre à l’écriture. » Hélène Waysbord.
Hélène Waysbord est née à Argenteuil de parents militants communistes juifs, originaires de Kojenice en Pologne. Arrêtés successivement en 1942 et 1943, ils ont été déportés vers Drancy, Beaune-la-Rolande puis Auschwitz. Hélène est quant à elle recueillie par un artisan et sa famille dans un village de la Mayenne. Agrégée de lettres classiques, elle enseigne au lycée de Laval, puis à Caen en classe préparatoire. En 1983, elle est appelée à l’Elysée comme conseillère pour les grands travaux du septennat (La Villette, le Grand Louvre, la Bibliothèque de France dont elle deviendra déléguée scientifique en 1992).
Nommée inspectrice générale de l’éducation nationale en 1986, elle développera l’enseignement des arts et de la culture: cinéma, théâtre, patrimoine. Elle est responsable en 2002 de la célébration du bicentenaire de Victor Hugo pour le ministère de l’éducation nationale.
Après avoir participé à la conception du projet de la Maison d’Izieu, Mémorial national des enfants déportés, Hélène Waysbord en est la présidente de 2004 à 2016. En 2008, elle reçoit du ministre de l’éducation nationale une mission sur l’enseignement de la Shoah en primaire.
Comme écrivain, elle laisse des ouvrages au ton très personnel qui témoignent à la fois de son histoire et de son amour des grands textes (Homère, Proust): L’amour sans visage, Alex ou le porte-drapeau, La chambre de Léonie, Talon d’Achille.
Pour ce parcours exceptionnel et son engagement sans faille au service des valeurs de l’humanisme, le Président de la République, Emmanuel Macron, a élevé Hélène Waysbord en 2019 à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur. « Chère Hélène, dit-il dans son allocution, vous avez inlassablement semé des graines de culture et de mémoire dans tous les champs de la société et plus particulièrement dans la vie des plus jeunes.
Vous avez rappelé à l’école son rôle de fille aînée de la République, de foyer du savoir et des valeurs démocratiques, de lieux du développement individuel et de l’épanouissement collectif. »