Mission laïque française

Un stage autour des neurosciences éducatives dans le réseau Nord-Américain

Stage neurosciences éducatives, Dallas International School, novembre 2017

Dallas International School a accueilli du 15 au 17 novembre 2017 Pascale Toscani, maître de conférence à l'Université Catholique de l'Ouest (Angers) et responsable du GRENE (Groupe de REcherche en NeuroEducation). Une intervention organisée dans le cadre du stage Neurosciences éducatives organisé par mlfamerica.

Par Jérôme Train, conseiller pédagogique itinérant, mlfamerica

Des interventions multiples auprès de enseignants, de la communauté éducative et des élèves

Avec une vingtaine de stagiaires venus de neuf écoles différentes, c’est plus d’un tiers des établissements du réseau mlfamerica qui était représenté pour ce stage : Dallas,  Houston, La Nouvelle Orléans, Minneapolis, New-York, Brooklyn, Seattle, Palo Alto ou encore Toronto.

Durant son séjour texan, Pascale Toscani est aussi intervenue auprès de la communauté de Dallas International School (DIS). Parents, enseignants, personnels de l’établissement, élèves étaient réunis pour la conférence The brain does as it pleases! (Le cerveau n’en fait qu’à sa tête !). Pour l’occasion, DIS a testé pour la première fois la traduction simultanée, permettant ainsi aux membres de la communauté non francophones de pouvoir profiter de ces apports sur le cerveau.

Enfin, le dernier jour, la chercheuse a abordé le sujet des neurosciences éducatives pendant une heure avec les lycéennes et les lycéens. Les questions ont été nombreuses et beaucoup voulaient continuer le débat à l’issue de l’intervention, preuves de l’intérêt qu’ils ont porté à ce thème passionnant.

« Il n’existe pas de cerveau qui n’ait pas la volonté d’apprendre »

Les neurosciences éducatives sont à la croisée de plusieurs champs disciplinaires, dont les sciences cognitives qui comprennent tous les champs d’études qui portent sur le système nerveux, et donc, sur l’apprentissage. Le GRENE, dont l’équipe est constituée de chercheurs et d’enseignants travaillent en ce sens avec les résultats des IRM(f), pour en faire des transpositions didactiques et pédagogiques. Pascale Toscani a insisté sur le fait que les neurosciences ne doivent pas être les seules sciences à lire le fonctionnement du cerveau.

Pour commencer le travail avec les élèves sur les neurosciences, il est intéressant de comprendre ce que l’on appelle un neuromythe, c’est-à-dire une fausse représentation du cerveau. C’est ce qui a été proposé aux enseignants stagiaires, à distance, en amont du stage, grâce à la plateforme M@gistère. Cette approche a permis de comprendre que tout ne se joue pas avant six ans, ce qui est confirmé par le concept de plasticité cérébrale : l’être humain apprend tout au long de la vie. « Il est très important de faire comprendre à un enfant qu’en aucun cas il n’est déterminé ! ». Le cerveau apprend en se reconfigurant en fonction des situations vécues, en se confrontant au réel. Il est donc primordial que l’enfant multiplie les expériences et qu’il apprenne de ses erreurs. « Un enfant qui fait des erreurs est un enfant qui apprend ! ».

À la naissance, le cerveau du bébé dispose de milliards de neurones dont il devra perdre les deux tiers pour se développer et devenir expert de sa langue, de sa culture et de son environnement. Tout apprentissage consiste à automatiser une tâche. La très grande majorité du traitement des informations se fait de façon inconsciente. Il est important que les enfants apprennent ainsi le fonctionnement de leur cerveau pour comprendre comment rendre plus efficient leurs apprentissages. Ils peuvent apprendre à comprendre ce que l’on appelle le système d’inhibition de l’erreur, le système attentionnel et la mémoire, ou encore, la nécessité de comprendre sa biorythmicité. En effet, il est important qu’ils sachent, par exemple, que le sommeil joue un rôle essentiel dans l’apprentissage et le bon fonctionnement du cerveau. Il est tout aussi important de comprendre ce que les chercheurs appellent le réseau par défaut. Le cerveau a en effet besoin deux heures par jour sans sollicitation pour son équilibre et pour aider, entre autres, à la mémorisation. Attention donc à la sur-sollicitation des écrans, mais pas seulement !

Notre comportement est très important pour notre cerveau mais aussi pour la modulation de l’expression de nos gènes. C’est que nous enseigne l’épigénétique. Notre alimentation, l’exercice physique, le plaisir dans ce que l’on fait, la gestion du stress, notre réseau social va influencer l’expression ou l’inhibition de nos gènes. « Ainsi, rien n’est joué d’avance ! ».

Une dynamique enclenchée !

C’est donc un message très positif qui a sous-tendu les apports de Pascale Toscani dont une infime partie vient d’être exposée. Une dynamique s’est enclenchée et le travail commence maintenant au niveau des classes. Des outils collaboratifs ont été mis en place et les échanges fructueux ont débuté entre les enseignants-stagiaires eux-mêmes et avec Pascale Toscani.

Un grand merci à Pascale Toscani pour sa disponibilité et ses apports lors de ce stage et après… le travail ne fait que commencer !

Retrouvez ici d’autres interviews et la conférence donnée sur les neurosciences par Pascale Toscani au congrès mlfmonde 2017 de New York  

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