Mission laïque française

École française internationale de Skopje : « Réseau d’écrivains » et écrivains en réseau

Atelier d'écriture collaborative, Skopje

L’écriture collective peut revêtir plusieurs formes en rompant avec un exercice souvent solitaire. En cela elle est un outil formidable pour l’enseignant qui bénéficie alors de l’enthousiasme et de la motivation suscités. Rien de nouveau sous le soleil pourriez-vous dire ? Ce type de projet est déjà mené dans de nombreuses classes et l’écrit collaboratif a fait ses preuves. Néanmoins, il peut aujourd’hui bénéficier des nouvelles technologies du numérique et ainsi répondre à des besoins et des objectifs spécifiques des écoles françaises à l’étranger.

Un projet rassemblant cinq écoles…

Le « réseau d’écrivains » lancé par l’Ecole française internationale de Skopje intègre des établissements d’Italie, de Macédoine, de Bulgarie, de Grèce. La production finale en sera ainsi enrichie de tous les apports culturels et de toutes les sensibilités de ses auteurs issus de différents horizons. Le projet sort enfin de sa classe, de son établissement, de sa ville pour se promener dans le monde et tout cela en un clic.

Le principe est simple. Un thème : le roman policier. Chacune des cinq écoles décide d’un titre et rédige une première partie : l’introduction. Ces écrits changent alors de mains. Les co-auteurs devront poursuivre l’aventure en rédigeant la quête. Suivront : le début de l’enquête, les rebondissements, la conclusion. Au final, les cinq écoles auront participé à toutes les étapes de réalisation et seront co-auteurs de cinq romans policiers.

… Mené grâce aux nouvelles technologies du numérique…

Aussi simple qu’un courriel ! Tous les écrits circuleront de façon fiable et bénéficieront de l’instantanéité de la messagerie électronique. Un blog organisera, recueillera, rassemblera et mettra en valeur la production écrite à chaque étape. Il sera la salle des professeurs et une classe multiculturelle numérique ouverte à toute heure.

Voilà pour la gestion globale de ce projet. Il devra néanmoins rester collaboratif et collectif et ne pas tomber dans une écriture à plusieurs mains d’auteurs isolés. La vidéoconférence est alors un formidable outil de transmission, de concertation. Souple et efficace, il sera notamment pertinent lors des transitions, des changements d’auteurs qui auront à cœur d’éclairer les suivants sur leur production.

Enfin la mise en forme. Étape indispensable à notre projet comme matérialisation de cette coopération ambitieuse. Un livre ? Oui, mais l’éloignement des auteurs, les budgets respectifs pourraient alors gâcher la fête. Dans ces cas précis où le format papier rencontre des obstacles, le format numérique est toujours envisageable. Moins de saveur ? Peut-être. Mais si l’un n’empêche pas l’autre, les possibilités et les avantages de la version numérique séduisent aujourd’hui les professeurs.

Nul besoin d’être particulièrement doué en informatique pour mener ce type de travail. Un projet-tiroir qui plus est dans lequel en plus de l’écrit, l’élève pourra éprouver ses compétences relevant du B2i.

… Et répondant à des objectifs spécifiques aux écoles françaises à l’étranger

Notre configuration à Skopje est celle d’une nouvelle et petite école. Le projet est né d’un besoin spécifique de rompre l’isolement de nos élèves qui voient aujourd’hui cette nouvelle classe virtuelle repousser les murs, leur apporter de nouveaux camarades de travail pour aboutir à un ouvrage commun quant à lui bien réel.

Nos écoles appartiennent elles-mêmes à un réseau, celui de la Mission laïque française. Nous portons sa devise « deux cultures, trois langues » comme une marque dont nous sommes fiers. Cette idée doit être cultivée et défendue ensemble. Il n’y de réseau que s’il y a des connexions. Notre projet collaboratif d’écriture dépasse alors le seul outil pédagogique pour devenir un de ces nombreux liens qui unissent nos établissements. Un véritable réseau qui rassemble les élèves, les pratiques et donne force aux idées et aux valeurs partagées.

Sébastien Chevallet, directeur de l’École internationale de Skopje
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